Victor HUVIG, photo non datée, fournie par M. J-D GILLE (archives familiales) – © Famille de V. Huvig.

Victor Huvig est né 31 août 1888 à Finstingen (aujourd’hui Fénétrange), dans la partie de la Moselle annexée à l’Allemagne, après la guerre franco-prussienne de 1870.

Il est employé comme mécanicien d’abord par la Compagnie des Chemins de Fer d’Alsace-Lorraine, puis par la S.N.C.F jusqu’à sa retraite. En 1943, veuf depuis 1941, il habite avec sa fille à Sarreguemines, au 25 de la Richard-Wagner-Strasse (aujourd’hui le 25, rue Albert 1er).

En septembre 1943, il aide Edgar Krempp, le fils d’un voisin, qui a déserté l’armée allemande, à s’échapper et passer la frontière.

Victor Huvig lui donne asile dans sa maison et lui procure de fausses pièces d’identité et de l’argent. Il trouve un passeur pour gagner la zone française. Malheureusement, le passeur n’est autre qu’Alphonse Scherer, un informateur de la Gestapo de Sarreguemines. Edgar Krempp est arrêté sur le champ et conduit aux bureaux de la Gestapo, rue des Muguets.

Le 30 novembre 1943, Victor Huvig et sa fille Marie sont arrêtés par la Gestapo, après 3 jours d’interrogatoires, il est transféré au camp de Queuleu. Il y reste jusqu’au 15 décembre 1943, date de son transfert au camp de concentration de Natzweiler-Struthof, alors que Marie est relâchée.

Au camp du Struthof, il est immatriculé 6608 et assigné au baraquement numéro 7. Déjà très affaibli après les interrogatoires et les violences subies aux mains des agents de la Gestapo, il est admis à l’infirmerie du camp deux jours après son arrivée et y meurt le 19 décembre 1943.

Notification de décès du détenu HUVIG Viktor à Natzweiler-Struthof © ITS Arolsen – Doc ID: 3179605

D’après le certificat de décès (ci-dessus), établi par le médecin-major SS Richard Krieger, Victor Huvig serait mort des suites d’une septicémie généralisée, conséquence d’une occlusion intestinale. Son corps est incinéré dans le crématoire du camp. À la différence de nombreux autres déportés, le défunt est considéré comme ressortissant allemand par l’administration nazie. Alors plutôt que d’être jetées dans l’enceinte du camp, ses cendres sont envoyées à sa fille, Marie, qui les fait enterrer dans le caveau familial à Sarreguemines (Moselle).

Jean-Dominique GILLE
19 décembre 2023
à l’occasion du 80e anniversaire
de décès de son arrière-grand-père