21 juin 2020 – DR

Un émouvant hommage, emprunt de beaucoup de sobriété, a été rendu ce matin aux déportés du KL Natzweiler sur la place d’appel supérieure de son camp principal.

Après la diffusion du Chant des Partisans, un message de notre Président d’honneur, M. Pierre Rolinet, a été lu par M. Guillaume d’Andlau, Directeur du CERD (version préenregistrée disponible ici : https://youtu.be/cKsnafB0WPY ).
Y est évoquée en particulier la mémoire d’Isidore Thivrier (1874-1944), matricule 11914 NN, Député de l’Allier et l’un des 80 à ne pas avoir voté les pleins pouvoirs au maréchal Pétain. Entré en résistance, trahi et arrêté en octobre 1943, il est condamné à une lourde peine par un tribunal allemand avant sa déportation dans le même convoi que notre Président d’honneur. Fidèle à ses convictions, Isidore Thivrier est décédé au Struthof dans sa 70e année le 5 mai 1944, trois semaines seulement après son arrivée au camp.

Après la diffusion du Chant des Marais, hymne européen de la Déportation, la cérémonie s’est achevée par un dépôt de gerbe de Mme la sous-préfète de Molsheim, représentant de l’État, des amicales française, luxembourgeoise et néerlandaise ainsi que du CIN.

Nous tenions à remercier les équipes du CERD pour l’organisation et la gestion du protocole, les amicales étrangères présentes ou représentées, ainsi que M. Valentin Garcia qui a porté le drapeau de l’Amicale, le seul présent lors de cette cérémonie dans le contexte particulier que nous traversons.

Le CERD a par ailleurs communiqué ce matin sur la possibilité d’une cérémonie de plus grande ampleur le week-end des 12 et 13 septembre prochains si la situation sanitaire l’autorise.

21 juin 2020 – DR
21 juin 2020 – DR
21 juin 2020 – DR
21 juin 2020 – DR

 

Message des déportés pour la Journée nationale du Souvenir des Héros et Victimes de la Déportation, dimanche 26 avril 2020

Quelle que soit la décision des autorités quant au maintien ou non des manifestations habituelles sur l’ensemble du territoire, nous reproduisons ici le texte devant être lu à cette occasion :

Il y a soixante quinze ans, au printemps 1945, plus de 700 000 hommes, femmes et enfants étaient regroupés dans ce qui restait de l’univers concentrationnaire et génocidaire nazi à l’agonie.
La moitié d’entre eux devait encore périr, notamment dans les marches de la mort, avant que les armées alliées, dans leur progression, n’ouvrent enfin les portes des camps sur une insoutenable vision d’horreur.
Les survivants de ce drame du genre humain, par leur esprit de résistance, leur volonté et leur profond attachement à préserver leur dignité, ont surmonté des conditions inhumaines malgré la présence et la menace permanentes de la mort.
Le 1er octobre 1946 s’achevait le procès de Nuremberg qui fondait la notion de « crime contre l’humanité » et posait les bases du droit pénal international.
De tout cela, rien ne doit être oublié…
Et pourtant, si les déportés ont su montrer dans les pires circonstances que la résistance face au crime demeurait toujours possible, leur persévérance à témoigner partout et auprès de tous ne suffit pas à faire disparaître la haine, le racisme, la xénophobie, l’antisémitisme et le rejet des différences.
Combattre sans relâche les idéologies qui affaiblissent notre modèle républicain et prônent le retour à l’obscurantisme et au fanatisme,
Promouvoir la tolérance,
Investir dans l’éducation morale et civique des jeunes générations.
C’est le message des déportés, qui veulent faire de la journée nationale du Souvenir des Victimes et des Héros de la Déportation, une journée d’hommage, de recueillement, et plus encore, d’engagement personnel.
La période dramatique de la déportation rappelle en effet cruellement que les êtres humains sont responsables de l’avenir qu’ils préparent à leurs enfants, et qu’ils partagent une même communauté de destin.

Ce message a été rédigé conjointement par :

La Fédération Nationale des Déportés, internés, Résistants et Patriotes (FNDIRP) – La Fondation pour la Mémoire de la Déportation (FMD) et les Associations de mémoire des camps nazis – L’Union Nationale des Associations de Déportés, Internés, de la Résistance et Familles (UNADIF-FNDIR)