Le documentaire court « Colette », consacré à Colette Marin-Catherine, une femme de 92 ans qui fut membre de la Résistance sous l’Occupation nazie, a obtenu l’Oscar dans sa catégorie. Le film retrace comment en 2018, la nonagénaire caennaise est partie sur les traces de son frère décédé à Dora le 22 mars 1945.


Gagnant dans la catégorie Meilleur court métrage documentaire, ce film réalisé par Anthony Giacchino et produit par Alice Doyard est une histoire forte autour de la perte, de la transmission et de la mémoire. À découvrir absolument.

Court métrage documentaire de vingt-cinq minutes, Colette est un film précieux et poignant d’Anthony Giacchino. L’histoire d’une transmission intergénérationnelle entre Colette, ancienne résistante nonagénaire, et Lucie, 17 ans, aspirante historienne et passionnée par la Seconde Guerre mondiale. Entre les deux femmes, une affection grandit. Elle leur permet d’affronter ensemble un pèlerinage au camp de concentration de Dora, en Allemagne. C’est là que Jean-Pierre, le frère aîné de Colette, ancien résistant lui aussi, est mort d’épuisement à 19 ans, le 22 mars 1945.

Colette fait partie de celles qu’on voudrait retenir. Encore un peu, encore longtemps. Cette vieille dame élégante à la mise impeccable n’a pourtant rien d’un fragile et vénérable vestige. Drôle, stoïque, franche, elle n’est pas non plus du genre à prêcher la révérence aux anciens. Et gare à vous si vous la traitez d’héroïne ! Mais Colette a vécu ce que très peu peuvent encore aujourd’hui raconter. L’Occupation allemande, la Résistance. Des années noires qu’elle sait transmettre avec ce qu’il faut de franc-parler et de révolte, d’intransigeance et d’humour.


Lien  vers le documentaire : 

https://www.youtube.com/watch?v=J7uBf1gD6JY

https://www.facebook.com/LeMemorialDeCaen

Comme l’an passé à la même époque, le confinement en vigueur a eu un impact sur la Journée nationale du souvenir. Cette année encore, aucune cérémonie officielle n’aura lieu sur le site du CERD-Struthof. Notre amicale fera néanmoins déposer une gerbe sur place à cette occasion et des images seront diffusées sur internet. Nous remercions par avance la direction et le personnel du CERD qui rendront la chose possible et vous communiquons ci-dessous le traditionnel message qui devait être lu ce jour :

76 ans après le retour des derniers déportés libérés, le souvenir de la déportation demeure dans notre mémoire collective et ne doit pas s’effacer.
Ce que furent les camps d’extermination et de concentration nazis et l’horreur vécue par les millions d’êtres humains qui en furent victimes, n’est pas une simple page documentaire de l’histoire du XXe siècle. L’humanité y a été atteinte dans ce qu’elle a de plus sacré.
Des êtres humains étaient catégorisés en surhommes et sous-hommes, leurs vies jugées « dignes ou indignes d’être vécues » sur décision d’un État qui avait érigé en programme politique sa conception raciste et eugéniste du monde et l’a portée à son paroxysme dans l’univers concentrationnaire.
Des hommes, des femmes et des enfants ont été envoyés dans des centres d’extermination ou dans des camps de mort lente, par un système qui niait leur appartenance à l’espèce humaine et s’employait à leur faire perdre conscience de leur propre humanité.
Pourtant, dans les pires circonstances, beaucoup ont su résister à la terreur et à la déshumanisation par la force de l’esprit et la solidarité. Leur engagement et leur combat sont un exemple à suivre.
Il nous faut aujourd’hui encore résister à de nouvelles formes de fanatisme et de barbarie qui entendent promouvoir une vision raciste de l’humanité et détruire la liberté et la démocratie par la terreur.
De nouvelles menaces nous rappellent la communauté de destin qui unit l’humanité au-delà des différences culturelles, ethniques ou religieuses et des antagonismes idéologiques, politiques ou économiques.
Face à ces périls, l’espoir réside dans l’engagement de tous et en particulier des jeunes générations, à l’exemple des déportés, au service de la liberté et vers des formes nouvelles de résistance et de solidarité.
À tous les déportés, victimes des génocides ou de la répression, nous rendons aujourd’hui un hommage solennel, et nous saluons respectueusement leur mémoire.

Ce message a été rédigé conjointement par
La Fédération Nationale des Déportés, Internés, Résistants et Patriotes (FNDIRP)
La Fondation pour la Mémoire de la Déportation (FMD)
et les Associations de mémoire des camps nazis,
L’Union Nationale des Associations de Déportés Internés de la Résistance et Familles (UNADIF-FNDIR)

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